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Un prieuré de grande renommée

En 1066, cinq chanoines quittent le Chapitre cathédral Saint-Nazaire de Béziers alors en décadence et se retirent, entre Gabian et Roujan, auprès de l’église de Cassan dédiée à la Vierge Marie.
Le 12 mars 1080, la famille Alquier, membre d’un puissant et prestigieux lignage aristocratique du Biterrois, leur cèdent l’église et une pièce de terre attenante.
Le Prieuré de Cassan se développe considérablement durant le priorat de Pierre Teudald (1083- 1106) mais c’est sous le gouvernement du second prieur que le monastère va connaître sa plus grande renommée.

L’éclat de Saint Guiraud

Guiraud (1106-1121), fait édifier un nouveau monastère et une nouvelle prieurale, solennellement consacrée le 6 octobre 1115, et bâtir en 1118 un hôpital-hôtellerie pour les nombreux pèlerins de passage, les pauvres et les malades.
Il augmente grandement les richesses et la renommée du prieuré, qui devient l’un des phares de la spiritualité en Bas-Languedoc.

Nécropole illustre, Sainte-Marie de Cassan abrite les sépultures de célèbres prélats, de seigneurs et des Trencavel, vicomtes de Béziers, de Carcassonne, d’Albi et du Razès..

Au plan religieux, le pape Innocent III lui confère l’exemption en 1216, le plaçant ainsi sous la protection directe du Siège apostolique, hors de la juridiction des évêques de Béziers.

Au plan temporel, le prieuré entre dans la vassalité du roi de France dès 1268, ce qui lui confère une protection supplémentaire, largement augmentée en 1335, lorsque le roi Philippe VI de Valois lui accorde privilège de protection et sauvegarde royales.

Il est rattaché en 1364 par le pape Urbain V à l’ordre des chanoines de Saint-Ruf d’Avignon puis de Valence, enfin en 1670 à la Congrégation de France, dirigée par la puissante abbaye Sainte-Geneviève de Paris.

Dessin d'Albert Fabre

Du prieuré au château

Durant la Révolution, le monastère fermé puis vendu avec son domaine, en 1791, à Marc Antoine Thomas Mérigeaux, avocat piscénois et député, prend dès lors l’appellation laïque de « Château de Cassan ».

Aux XIXe et XXe siècles, plusieurs familles de châtelains se succèdent avant que le château ne soit acheté par l’État pour devenir Collège d’Enseignement Technique des Arts Ménagers (1946-1975) puis Centre de Réinsertion des Travailleurs Français d’Outre-mer (1975-1985).

À partir de 1995, il repasse dans le domaine privé et va connaître deux familles de propriétaires successifs, jusqu’à son acquisition en 2002 par les propriétaires actuels.

Ressources documentaires

Article de Serge Sotos, issu du magazine gratuit « Val d’Hérault Mag » paru en été 2018.
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